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Les scooters et les motos autorisés dans les couloirs bus ?

Branlebas de combat dans les allées des Rencontres nationales du transport public organisées à Nice : le gouvernement étudierait un projet de loi autorisant les deux-roues motorisés à emprunter les couloirs bus. Dominique Bussereau dément, Christian Estrosi, maire de Nice, confirme qu'il l'envisage pour sa ville.

Cyrille du Peloux, président de l'Union des transports publics et des entreprises ferroviaires (UTP)  et Roland Ries, président du Groupement des autorités responsables de transport (GART) ne décolèrent pas. "Ce n'est pas raisonnable, c'est dangereux et ça ralentira la vitesse commerciale des bus alors que les sites propres ont été généralisés pour accélérer le trafic", s'insurgent-ils en conférence de presse lors des Rencontres nationales du transport public, qui se déroulaient du 25 au 27 novembre à Nice.
Pour rappel, les vélos sont déjà autorisés dans les couloirs bus : en quoi une moto ou une scooter y seraient-ils moins en sécurité ou ralentiraient-ils la vitesse des bus plus qu'une bicyclette ? Réponse : au moins, les vélos ne polluent pas.


400 euros pour les scooters électriques

Info ou intox ? Intox à en croire Dominique Bussereau en visite quelques heures au congrès organisé dans la Baie des Anges. "Le gouvernement n'a aucun projet de cette nature, une telle décision relève du pouvoir de police des maires", résume sèchement le secrétaire d'Etat aux Transports. Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, prend la balle au bond et annonce qu'"en tant que maire de Nice, il étudie la possibilité d'étendre aux scooters et aux motos le droit de rouler dans les couloirs bus pour désengorger la circulation. "Depuis l'arrivée du tramway en 2007, nous comptabilisons   + 30% de deux roues à Nice, c'est la trombose". Et en tant que ministre de l'Industrie ,"j'ai l'intention d'encourager les scooters électriques en accordant une prime de 400 euros à l'achat", annonce t-il.


"La mise en concurrence des TER se fera"


L'affaire des couloirs bus est close. Autre sujet bien plus sulfureux débattu pendant ces trois jours de rencontres entre industriels du transport public, collectivités locales, exploitants des réseaux et associations de défense des usagers : l'ouverture des lignes TER à la concurrence à partir du 3 décembre avec l'entrée en vigueur du réglement européen OSP (Obligation de service public). Pas un Big Bang ferroviaire mais la possibilité offertes aux régions de tenter l'expérience avec d'autres opérateurs que la SNCF. Ces "nouveaux entrants", Deutsche Bahn, Veolia Transport, Keolis, ou EurailCo (filiale commune Transdev/RATP) pour citer les principaux concurrents de l'opérateur historique, sont dans les starting blocks.
Mais peu de régions sont prêtes à se lancer dans l'aventure, surtout à quelques mois des élections régionales. Il faut dire que la fin du monopole de la SNCF comporte tous les ingrédients d'un conflit social lourd : quid du transfert des agents de la compagnie ferroviaire publique aux opérateurs privés ? Avec quel salaire, sous quel statut et avec quels avantages sociaux ? "Un opérateur privé ne peut pas garantir l'emploi à vie ni le régime spécial de retraite", prévient Cyrille du Peloux, également dg de Veolia Transport.

Vers le grand soir ferroviaire ?

Autres casse-têtes : la Loti (loi d'orientation sur les transports intérieurs) qui instaure le monopole de la SNCF, le transfert du matériel roulant et des ateliers de maintenance. Grand seigneur, Jean-Pierre Farandou, directeur de SNCF Proximités, lache avec une pointe d'ironie : "Je rends le matériel roulant, j'ouvre mes ateliers aux nouveaux opérateurs, mais si je comprends bien, personne ne veut de mes cheminots. Cela dit, il n'est pas évident qu'ils aient envie de suivre..."

Si les régions ne sont pas pressées de faire leur "grand soir" ferroviaire, le gouvernement non plus. Dominique Bussereau a installé un "Comité des parties prenantes" présidé par le sénateur du Bas-Rhin Francis Grignon et composé de l'Association des régions de France, du Syndicat des transports d'Ile-de-France et de la région Alsace (la seule qui se dit  prête à expérimenter la mise en concurrence de ses TER). Mission de ce comité : déterminer les conditions d'ouverture des lignes TER (prix, offre de transport, régularité, sécurité, etc.) pour analyser les moyens d'une libéralisation régulée. Il doit rendre ses conclusions en juin 2010, au plus tard. "Cette mise en concurrence se fera", affirme le secrétaire d'Etat. Mais pas n'importe comment.

2e appel à projets pour les transports en site propre

Enfin, avant le lancement du deuxième appel à projets pour les Transports colectifs en site propre (TCSP) au printemps 2010, les lobbystes du transport public réunis à Nice ont martelé leur espoir d'obtenir de l'Etat un engagement financier fort : "Le Grenelle de l'environnement, le plan de relance et le pacte automobile ont plaidé pour la voiture, note Cyrille du Peloux. Les chiffres en témoignent : le montant des aides de l'Etat pour le premier appel à projets des TCSP lancé par le gouvernement fin 2008 représente 800 millions d'euros pour 45 projets retenus. Alors qu'en 2009, les sommes allouées à la voiture particulière s'élèvent à plus de 2,5 milliards d'euros (prime à la casse, bonus-malus, aide au réseau routier, aux véhicules propres). Ce déséquilbre est dans un rapport de 1 à 3, nous attendons de l'Etat un engagement ferme pour répondre aux défis de la mobilité et du changement climatique. Copenhague 2009 nous y invite", a conclu Cyrille du Peloux.
Dominique Bussereau lui a répondu qu'il mobiliserait les mêmes crédits pour les projets de TCSP 2010 que pour le premier appel à projets présentés 36 agglomérations en 2009 (800 millions d'euros). Ni plus, ni moins.

Téléchargez la carte du 1er appel à projets transports urbains

 

Urbain

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  • La Rédaction
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