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Pass rail, RER-métropolitains, mobilité solidaire, Xavier Bertrand répond à Éric Ritter

Xavier Bertrand président la Région des Hauts de France

Crédit photo Xavier Bertrand président la Région des Hauts de France in JDD

A l'occasion de plusieurs sujets, et même si l'actualtié est particulièrement lourde, ces derniers temps, pour sa région mais aussi sur le plan international, le président de la Région des Hauts-de-France a tenu à répondre à nos questions. 

Eric Ritter. En Allemagne, le « Deutschland-Ticket » a déjà séduit plus de 11 millions d’allemands : pour 49€ par mois, les usagers peuvent voyager en illimité dans toutes les villes du pays, avec les métros, les bus, les tramways et les trains régionaux. Pourtant, les premiers constats sont mitigés : malgré un coût élevé pour les finances publiques, les objectifs de report modal sont décevants.

Le projet d’un « Deutschland-Ticket » français, le Pass Rail, annoncé début septembre par Emmanuel Macron et Clément Beaune, doit faire l’objet de négociations entre les régions et l’État qui ont débuté lors du congrès des Régions, les 27 et 28 septembre 2023, à Saint-Malo. Quelle est votre position par rapport à ce projet de Pass Rail?

Xavier Bertrand. Le pass rail ne fonctionnera qu’à deux conditions : que les trains grande vitesse soient inclus dans ce pass et que toutes les Régions jouent le jeu pour permettre aux titulaires de ce pass rail de se déplacer partout en France. Ces deux conditions ne semblent pas être réunies aujourd’hui. La création d’un pass rail pose aussi certaines questions : comment absorber la hausse de fréquentation sur des lignes déjà saturées pour certaines ? L’urgence, c’est d’abord d’avoir un réseau ferré rénové sur lequel on peut faire passer plus de trains. L’État, dont c’est la mission, doit intervenir en urgence sur les infrastructures.

ER. Les chantiers s'annoncent longs et coûteux autour du "SEM étoile ferroviaire lilloise", les services express métropolitains, autrement dit les RER métropolitains promis par Emmanuel Macron, dans une allocution fin novembre, aux 10 plus grandes métropoles françaises à l'horizon 2040.

Depuis 2019, la région Hauts-de-France, la Métropole européenne de Lille et SNCF Réseau travaillent ensemble dans un comité de pilotage sur ce projet et les études commencent à se préciser. Vous avez expliqué qu’avec l’annonce du président de la République sur les RER-m, le compte n’y est pas. Qu’est-ce qui va se passer ?

XB. L’investissement qu’il faudra réaliser sur le projet de RER métropolitain lillois est évalué entre 8 et 10 milliards d’euros. Sa réalisation nécessitera par ailleurs l’achat de 130 nouvelles rames, soit un investissement de 2,6 milliards d’euros sur le matériel roulant, sans compter plus de 200M€/an en fonctionnement à la charge de la Région Hauts-de-France.

C’est donc un investissement colossal au moment où le Président de la République a annoncé le déploiement de 700M€ pour le développement de 13 projets de RER métropolitain, c’est très loin du compte. Ceux qui ont donné ce chiffre au Président de la République ne sont pas sérieux ! Il manque un zéro à ce chiffre ! Ce projet ne pourra voir le jour sans un engagement important de l’État.

ER. Réussir le report modal c’est évidemment nécessaire mais qu’en est il d’une partie de la population - la plus vulnérable - est éloignée de toutes possibilités de mobilité. Un obstacle de plus. Pour accompagner les personnes en situation de vulnérabilité économique ou sociale et toutes les personnes en situation de handicap, la Région des Hauts de France est pionnière pour la mobilité solidaire. Vous l’assumez ?

XB. La mobilité solidaire est au cœur de nos préoccupations. Je veux que chaque habitant, n’importe où dans la Région, puisse trouver une solution de mobilité en fonction de sa situation. C’est une de mes priorités depuis mon élection à la tête de la Région Hauts-de-France, d’abord avec la mise en place d’une aide de 240 euros par an pour ceux qui sont obligés de prendre leur voiture pour aller travailler, ensuite par la mise à disposition d’une voiture à 1€/jour pour ceux qui retrouvent un emploi. L’idée c’est déjà de réussir le maillage territorial entre métropoles, villes moyennes, petites villes et zones rurales. Nous travaillons donc sur le lien entre le train et les transports collectifs, sans oublier le transport à la demande, ainsi que sur la tarification pour répondre aux situations de précarité qu’on retrouve par exemple chez les demandeurs d’emploi. Parmi les solutions pour y remédier, les Hauts-de-France financent des plateformes de mobilité solidaire. Elles ont pour mission de faciliter la mobilité auprès des publics « fragiles » (demandeurs d’emplois, jeunes sortis du système scolaire sans qualification, salariés en insertion, bénéficiaire d’une allocation handicap, de l’APA, d’une allocation d’invalidité, etc.). Nous travaillons par ailleurs actuellement avec les 5 départements de la Région pour développer un plan d’action pour la mobilité solidaire.

Auteur

  • La Rédaction
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