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Pollution: les bateaux de croisière sur la sellette

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Délit de pollution ! En partenariat avec l'ONG allemande NABU, France Nature Environnement (FNE) a effectué des mesures d’émissions polluantes dans les ports de la Méditerranée. En juillet 2015, les deux ONG avaient relevé sur les hauteurs de Marseille, au parc du Pharo et dans le terminal « croisières » du Grand port maritime, une pollution en particules ultrafines (PUF, entre 20 nanomètres et 1µm) 20 fois supérieure à la moyenne à proximité des paquebots. Cette année, les mêmes types de mesures ont été réalisées au mois de juillet en Corse, en ciblant cette fois-ci les ferries. Au cœur de Bastia, lors des départs ou arrivées de navires, les mesures ont révélé 75 000 particules ultrafines par centimètre cube d'air, soit 37,5 fois plus que d’ordinaire. À bord d’un ferry, la teneur en PUF est montée à 100 fois plus qu’en ville. A Ajaccio, les mesures ont à leur tour révélé une pollution 10 fois plus élevée lors du départ ou de l’arrivée de navires et ceci jusqu’à 2 kilomètres du port. Les particules ultrafines s'avèrent les plus dangereuses pour la santé : leur très petite taille (jusqu'à 1000 fois plus fines qu'un cheveu) leur permet de s'accumuler dans les poumons et de passer à la fois dans le sang et dans le cerveau. De nombreuses études attestent du lien entre ces particules et l'augmentation des risques cardiovasculaires (crises cardiaques notamment), l'hypertension artérielle et la maladie de Parkinson. Le carburant des navires contient jusqu’à 3500 fois plus de soufre que le diesel utilisé pour les automobiles. Une fois brûlé, ce carburant rejette du dioxyde de soufre, un polluant réglementé connu pour son impact sanitaire (maladies respiratoires, bronchites, irritations de la gorge) et environnemental (pluies acides) important. Régime d’exception. Les navires de croisière, qui ne représentent que 0,4% des navires circulant dans le monde en 2011, sont pourtant responsables de 15% des émissions de polluant dans les ports (le reste provient des navires marchands). Les ONG dénoncent le fait qu’aucun navire n'a l'obligation de s'équiper d'un simple filtre à particules. «A l'heure actuelle, en Méditerranée, aucune réglementation n'interdit l'usage des carburants les plus sales du marché, alors qu'en mer du Nord, les règles sont plus strictes. De plus, les carburants ne sont pas taxés. Pourquoi un tel régime d'exception ? Quelles que soient les sources de pollution, nous attendons des mesures concrètes », déclarait déjà en 2015 le président de FNE. Les ONG demandent par exemple la classification de la mer Méditerranée en zone ECA (zone des contrôles des émissions), pour interdir l'utilisation du fuel lourd; le développement de carburants alternatifs tel que le diesel marin, moins soufré, ou le gaz naturel liquéfié; l'installation de systèmes d’alimentation électrique à quai, afin d'éviter que les navires ne brûlent du carburant dans le port; l'installation de dispositifs au niveau des cheminées et des machines afin de réduire les émissions d’oxydes de soufre et de particules ; l'instauration d'un bonus/malus dans les tarifs portuaires. FNE signale qu'un premier procès aura lieu devant le Tribunal correctionnel de Marseille en octobre 2018, contre le capitaine du navire de croisière Azura et le groupe Carnival, propriétaire du navire. Ils sont poursuivis par la justice pour leurs émissions de soufre au-delà des normes. G. H.
Pollution carburant Tourisme

Auteur

  • Grégoire Hamon
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