Alors que le traité de Rome fête son demi-siècle en 2007, un ambitieux projet devrait sortir des cartons: celui d’un musée de l’Europe, à Bruxelles, qui présentera au grand public l’histoire du Vieux Continent. Seul problème: sa date d’ouverture vient d’être repoussée.
Cela fait plus de dix ans que l’idée d’un musée dédié à l’histoire du Vieux Continent a germé à Bruxelles. À l’origine, ce sont plusieurs personnalités belges de la Commission qui ont souhaité que la capitale politique de l’Europe abrite aussi une institution culturelle. La création d’un tel espace, ouvert à un vaste public, constituerait une première. Son objectif serait en effet de faire prendre conscience au visiteur – quels que soit son âge et son origine – qu’en dépit des langues, des particularismes locaux et surtout des régimes politiques, la civilisation européenne est bien une réalité.
Quand ce musée de l’Europe verra-t-il le jour? Il y a encore quelques semaines, on évoquait la fin 2007, mais à l’heure où nous écrivons, il est question de repousser la date. Et où s’installera-t-il? On l’ignore toujours. Au départ, des locaux avaient été prévus devant le Parlement européen, mais ils ont été affectés à d’autres fins. Seule certitude: le projet est toujours dans les tuyaux.
Dédié à l’histoire de l’idée européenne et à sa réalisation, le musée montrera aux Européens qu’ils partagent une histoire et une civilisation communes, et que l’actuelle période d’unification n’est pas la première. Tout à la fois thématique et chronologique, il évoquera la façon dont les trois héritages – gréco-romain, judéo-chrétien et féodal – se sont combinés pour fonder progressivement les structures d’une civilisation particulière. Cette construction, analysée maintes fois d’un point de vue politique et économique, n’a encore jamais été présentée dans une perspective historique sous une forme muséographique. “Même en l’absence de collections spécifiques, le musée de l’Europe viendra combler cette lacune”, affirment les promoteurs du projet. “Le but est d’initier les citoyens européens de tous âges à la logique historique de l’entreprise d’unification”. Le futur musée devrait proposer un parcours scénographique en trois actes. Le premier immergera les visiteurs dans l’histoire du projet d’unification. Le deuxième – le plus vaste et le plus détaillé – présentera les mille ans d’histoire du continent au incluant les trois périodes d’unité: du XIe au XVe siècles, de la seconde moitié du XVIIIe jusqu’à la Première Guerre mondiale, et de 1945 à nos jours. Enfin la troisième partie du musée mettra en lumière les valeurs partagées par tous les Européens (paix, liberté, égalité devant la loi, etc.).
À côté de l’exposition permanente, une exposition temporaire sera organisée chaque année (par exemple sur l’Europe vue de l’extérieur, ou la condition féminine en Europe). Des conférences et débats viendront compléter l’offre. “L’idée est d’aller aux antipodes des propos convenus, et de faire de ce musée un lieu animé, vivant et attrayant, tout en participant à l’écriture d’une mémoire et d’une identité communes”, concluent les initiateurs du projet.
Marqué par la signature de deux textes – instituant la "Communauté économique européenne" et la "Communauté européenne de l’énergie atomique" – le traité de Rome est l’acte fondateur des institutions européennes et du processus d’unification.
Signé le 25 mars 1957 par l’Allemagne, la France, l’Italie et les trois pays du Benelux (Belgique, Luxembourg et Pays-Bas), il a institué le marché commun. C’est le seul traité de paix signé entre puissances belligérantes européennes à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.
En 1958, Bruxelles fut choisie pour devenir la capitale de l’Europe. Soixante-dix-sept organisations internationales y sont représentées.
Le 50e anniversaire du traité de Rome sera célébré dans toute l’Europe. En Belgique et notamment à Bruxelles, de nombreux événements seront organisés de mars à novembre avec, dès le 24 mars, un grand concert d’anniversaire en plein air. Mais c’est en France que seront lancées les célébrations à l’échelle de l’Union: les premiers États généraux de l’Europe auront lieu à Lille, le 17 mars prochain.
