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Ambition et pragmatisme

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Ambition et pragmatisme

Crédit photo Diane-Isabelle Lautrédou

Creuse. "Intercommunalité volontariste cherche transporteur imaginatif". Après presque deux années de réflexion, la communauté de communes de Guéret-St Vaury a lancé un appel d’offres pour doter ce territoire peu peuplé d’un véritable réseau de transport. Olivier Jacquinot

Le projet de la communauté de communes de Guéret-St Vaury est ambitieux. D’une part en raison des spécificités démographiques: 29 186 habitants répartis sur 19 communes et 380 km2; d’autre part… parce qu’il n’est pas réellement indispensable. La moitié de la population habite dans la ville centrale, Guéret, la préfecture de la Creuse qui concentre également 11 000 des 14 000 emplois, la moitié étant occupés par des Guéretois. Les besoins en déplacements intercommunaux domicile/travail ne sont donc pas énormes… 7 700 selon la communauté de communes. "Mais il s’agit d’un enjeu de solidarité envers les populations dépendantes, personnes âgées ou jeunes sans moyen de locomotion", plaide Guy Avizou, vice-président de l’Établissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI) en charge des transports. Un EPCI qui, actuellement communauté de communes, va devenir au 1er janvier 2013 communauté d’agglomération, et va donc devoir assumer la compétence transport. Mais cette obligation pourrait être remplie à minima, or la communauté… d’agglomération a la volonté d’offrir un véritable service de transport. De quoi susciter l’intérêt du Centre d’Etudes Techniques de l’Equipement (CETE) Sud-ouest. "Peu de territoires ayant de telles spécificités ont un réseau de transport en commun qui ne soit pas rattaché à un réseau urbain", explique Florence Saint-Paul, responsable du département aménagement-déplacement du bureau de Toulouse du CETE Sud-ouest. De plus, les élus de Guéret-St Vaury veulent faire coup double en profitant de la mise en place du réseau de transport en commun pour revoir la politique de stationnement, ce qui pourrait bénéficier au commerce du centre-ville. Mais en veillant à ne pas nuire aux commerces des autres communes de l’EPCI…

Un dossier complexe et atypique

Concrètement, l’appel d’offres concerne pour quatre ans neuf lots, dont six de Transport à la Demande (TAD), un lot pour le renforcement de trois lignes interurbaines et deux pour la création de trois lignes urbaines. Pour l’interurbain, l’objectif est de renforcer l’existant: 12 lignes du département passant par Guéret, essentiellement scolaires, trois lignes routières TER et la ligne TER ferroviaire. Les élus souhaitent offrir trois allers-retours quotidiens, du lundi au samedi, avec la possibilité de se rendre à Guéret et d’en revenir dans la demi-journée. Les TAD permettront de desservir les territoires éloignés des lignes régulières, avec prise en charge à domicile et dépose non pas à Guéret, mais dans un "pôle de proximité", là où se trouve un point d’arrêt de ligne régulière. Une façon de ne pas nuire aux commerces des communes satellites de Guéret. "Si les artisans taxi se regroupent en GIE, ils pourraient obtenir le marché des TAD", espère un élu… Le troisième volet de l’appel d’offres est la création de trois lignes régulières urbaines: une nord-sud et une autre ouest-est ayant un cadencement à quarante-cinq/soixante minutes toute la journée, et enfin une dernière en cœur de ville. Baptisée “la Navette”, elle assurera un cadencement à quinze/trente minutes matin et soir et desservira notamment le centre-ville bien sûr, l’hôpital, les gares routière et ferroviaire, ainsi que les parkings de périphérie. Là encore, les élus veulent faire preuve de pragmatisme: plutôt que de créer ex-nihilo des parcs-relais, il s’agit de s’appuyer sur l’existant. L’objectif est à terme que les véhicules des actifs n’encombrent plus le centre-ville, facilitant ainsi le stationnement pour les clients des commerces ou les usagers des administrations. Pour y parvenir, la politique de stationnement évoluera afin d’assurer une meilleure rotation.

Un projet qui fait peur

Le projet, qui n’est pas figé, fait peur à certains élus, notamment en raison de la rapidité du lancement de l’appel d’offres. Mais pour Michel Vergnier, député-maire de Guéret et président de l’EPCI, il y a urgence en raison des délais incompressibles des procédures. "Nous lançons les appels d’offres et saurons ainsi ce que nous déléguerons ou assumerons en régie directe. Sachant que nous voulons créer ce service sans augmenter l’impôt des ménages, uniquement avec le versement transport". Les élus se sont fixés une enveloppe de 680 000 euros par an, soit 2,72 millions sur la durée des contrats. Mais n’ont encore choisi ni le taux du versement transport, ni le tarif des billets qui sera appliqué.

Guéret-St Vaury en chiffres

29 186 habitants

19 communes

380 km2

77 habitants/km2

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  • Diane-Isabelle Lautrédou
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