Après quelques années de turbulences, nées d’un choc de culture entre les deux entités agrégées que furent Transdev et Veolia Transports, et d’un dossier SNCM difficile à gérer, le groupe Transdev s’enorgueillit de résultats 2015 clairement marqués du sceau du renouveau.
Concrètement, l’amélioration des résultats du groupe et la sortie du capital de la SNCM permettent à Transdev de refinancer sa dette par la substitution d’un financement bancaire (auprès d’un groupement de banques de diverses nationalités) aux avances précédemment accordées par les actionnaires. Une opération qui s’est déroulée le 23 mars et porte sur un montant de 1,2 Md€.
Transdev semble aussi être sortie de la crise de confiance qui est apparue au sein du groupe en 2012. Selon son Pdg Jean-Marc Janaillac, le dernier baromètre social réalisé en 2015 montrait que 78 % du personnel interrogé était résolument optimiste sur l’avenir de l’entreprise, contre moins de 30 % trois ans plus tôt.
Commercialement, Jean-Marc Janaillac souligne que son entreprise enregistre pour 2015 un bilan étal, avec un renouvellement de 60 % des contrats défensifs et une quinzaine de victoires sur des appels d’offres dits offensifs, notamment en Allemagne, en Suède et en Nouvelle-Zélande. Il rappelle aussi que 38 % du CA est toujours réalisé dans l’Hexagone, et que l’exploitation de bus, autocars et tramways représente 72 % de l’activité. Le rail atteint désormais 10 %, le transport à la demande (TAD) sous contrat quelque 7 % et le TAD commercial 6 %. Pour le Pdg du groupe, « l’objectif pour 2020 est d’atteindre un CA de 8,5 Md€ ».
Interrogée sur sa stratégie pour 2016, la direction du groupe précise qu’elle se montrera très offensive sur un certain nombre de dossiers concernant la France, la Grande-Bretagne ou l’Allemagne, mais qu’elle ne répondra pas à l’appel d’offres lyonnais, ce dernier n’étant pas divisé en lots. « Pas question de jouer une fois de plus les faire-valoir », pouvait-on entendre.
Un autre axe de développement devrait constituer en une mise en valeur du savoir-faire de Transdev dans le domaine du transport à la demande. « Même si le secteur du TAD dit commercial ne représente que 400 M€ de CA, précise Jean-Marc Janaillac, nous gérons déjà plusieurs milliers de véhicules un peu partout dans le monde. Et l’arrivée de nouveaux acteurs – comme Uber – nous a obligés à développer de nouveaux outils et à optimiser nos services. Une expérience que nous pourrons mettre à profit pour faire face aux évolutions majeures qui attendent le monde des transports publics. »
Enfin, si Transdev se montre pour l’instant satisfait des résultats engrangés par sa filiale d’exploitation de lignes d’autocars longue distance Isilines, Jean-Marc Janaillac reconnait volontiers que « dans la phase de lancement actuelle, il est certain que ce marché n’est pas rentable, notamment à cause du niveau des prix pratiqués ».
Et de s’interroger sur « le problème quasi philosophique que posent les millions d’euros investis dans cette activité par une entreprise monopolistique sur un marché aussi concurrentiel que celui-ci, alors que certains ne voient toujours pas l’intérêt d’ouvrir le rail à la concurrence avant 2026… »
– 6,6 Md€ de CA.
– 82 M€ de résultats nets part du groupe.
– Diminution de la dette de 15 % par rapport à 2014, à 741 M€.
– Capitaux propres de 924 M€.
– 83 000 collaborateurs.
– 3,5 Md de passagers transportés.
