L’international a porté les résultats 2015 du groupe Keolis qui affichent une croissance à deux chiffres, à 12,2 %. Plus modeste, la croissance du marché français reste toutefois au vert (+ 4 %).
« Jamais Keolis ne s’est autant développé à l’international », s’est félicité Jean-Pierre Farandou, le Pdg du groupe, lors de la présentation des résultats 2015 le 22 mars. Avec une croissance de 12,2 % de son chiffre d’affaires, à 5 Md€, Keolis s’appuie fortement sur la croissance de 30 % de son activité à l’étranger, les contrats remportés en 2014 ayant démarré (Boston, DLR au Royaume-Uni). Elle représente aujourd’hui 44 % de l’activité du groupe, contre 56 % pour ses activités en France. Dans le détail des chiffres, la rentabilité s’inscrit elle aussi en croissance, + 6,6 %, à 296 M€.
Dans l’Hexagone, Keolis s’inscrit également en croissance dans la majorité de ses réseaux, « malgré un contexte de crise des finances publiques », avec une hausse de 4 % des recettes. « C’est un point de plus que la moyenne de la profession », a souligné Frédéric Baverez, directeur exécutif Groupe-France et Pdg de l’opérateur de stationnement EFFIA. « Ces résultats proviennent de notre capacité à renforcer l’attractivité des réseaux, mais aussi de nos plans de fidélisation des clients et d’une lutte efficace contre la fraude », a poursuivi le responsable. Il a également cité la progression de 8 % des recettes à Bordeaux, réseau remporté l’an dernier par Keolis. De plus, si l’année 2015 a été calme pour les renouvellements de contrats, la plupart, « mis à part un ou deux », ont été conservés (Alès, Chantilly, Châteauroux, Dreux, TAD Rouen).
Dans l’interurbain, Keolis a souligné sa présence active sur le marché avec le rachat de trois autocaristes, Striebig dans l’Est, Fouache en Picardie et les Transports Daniel Meyer en Ile-de-France début 2016. « Peu de transporteurs atteignent les 40 M€ de chiffre d’affaires en Ile-de-France, les Transports Daniel Meyer sont l’un d’eux, ce rachat dans le sud de l’Ile-de-France est essentiel au regard des plans de développement de réseaux de bus en grande couronne, cela nous permet de nous renforcer pour l’ouverture du marché en 2024 », a expliqué Frédéric Baverez. Une présence que Keolis souhaite prolonger en 2016 avec les rachats prévus d’autres transporteurs interurbains, dont certains en cours de négociation. « Les défis apportés par la loi NOTRe ouvrent une période de concentration et d’opportunités de rachat, nous serons très actifs. »
Keolis a également signalé un investissement dans les nouvelles mobilités, et plus précisément dans le véhicule de tourisme avec chauffeur (VTC). Le groupe a en effet annoncé une prise de participation au capital du VTC français LeCab au premier trimestre 2016. « Nous devenons actionnaire industriel de référentiel », a expliqué Jean-Pierre Farandou. « C’est un investissement stratégique pour Keolis, nous permettant d’apprendre à travailler sur le modèle d’une plateforme BtoC, c’est un nouveau métier qui vient s’installer à côté de notre métier principal, mais qui est promis à un bel avenir dans l’urbain en complément des modes classiques. » Ce partenariat doit permettre au VTCiste de se développer en dehors de l’Ile-de-France, son territoire d’origine, et de s’appuyer sur des synergies possibles avec les implantations locales de Keolis, en France dans un premier temps, et par la suite en Europe.
Si les positions de Keolis en France ont été maintenues en 2015, 2016 est marquée par d’importants appels d’offres: Lyon, Dijon, Quimper, Laval. Au total, ce ne sont pas moins de 700 M€ de contrats remis en jeu pour l’entreprise, soit le quart de son chiffre d’affaires dans l’Hexagone.